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NON aux tracés sans concertation de la LGV sur Montbeton et Lacourt St Pierre
20 janvier 2012

LGV, ça avance

Le comité de pilotage a arrêté hier les 460 kilomètres de ligne nouvelle de Bordeaux à Hendaye et Toulouse. Sans convaincre les opposants au projet.

Les présidents des Régions Aquitaine (Alain Rousset) et Midi-Pyrénées (Martin Malvy) et le préfet de région Patrick Stefanini (à droite), hier à Bordeaux.

 

Les présidents des Régions Aquitaine (Alain Rousset) et Midi-Pyrénées (Martin Malvy) et le préfet de région Patrick Stefanini (à droite), hier à Bordeaux. (Photo F. Cottereau/«sud ouest »)
Ils maintiennent le contact, mais ne parviennent à s’entendre ni sur le diagnostic territorial, ni sur les meilleures façons d’adapter la grande vitesse ferroviaire à la sauce du Sud-Ouest. D’un côté, les présidents de Région, entourés d’un service de sécurité bien présent, qui ont parafé hier à Bordeaux le projet de tracé avec le préfet Patrick Stefanini. « Nous travaillons pour un siècle », a une nouvelle fois argumenté Alain Rousset, le président du Conseil régional d’Aquitaine, se félicitant de cette étape franchie. De l’autre côté, quelque 150 élus basques, sud-girondins et lot-et-garonnais qui lui ont rétorqué indirectement : « Région à vendre à petits prix, nuisance TGV comprises », comme on pouvait lire sur l’une de leurs nombreuses affiches.

« Les élus de droite et de gauche ne représentent plus les réelles aspirations des populations sur nos territoires car ils sont trop infiltrés dans leurs décisions par les lobbies », est convaincu Charles D’Huyvetter, un des opposants les plus en vue du projet de TGV Bordeaux-Toulouse. « On ne comprendrait pas que l’Aquitaine et Midi-Pyrénées restent à l’écart d’une grande vitesse ferroviaire qui diminue les temps de trajet et contribue à l’aménagement du territoire », a exprimé, au 5e étage de la préfecture à Bordeaux, le préfet Stefanini. « C’est un projet pharaonique qui aura un impact humain fort et qui détruira nos paysages », rétorque l’élu basque, remonté, comme ses collègues.


Querelles de chiffres

Le plus marquant hier fut la mobilisation de ces 80 élus du Pays basque, majoritaires mais non unanimes dans le rejet du projet. Ceints de leur écharpe tricolore, ils sont venus dire et redire, solennels, qu’il est trop coûteux de construire une ligne nouvelle entre Bayonne et Hendaye au regard des perspectives de gain de temps pour les usagers, et que la ligne actuelle, modernisée, suffirait amplement à absorber les augmentations de trafic. Les élus ne sont d’ailleurs pas venus les mains vides, puisqu’ils ont redonné au préfet de région, qui les a reçus une dizaine de minutes, les conclusions de l’étude Sitec, un cabinet suisse auquel Réseau ferré de France (RFF) fait parfois appel. Ses conclusions seraient sans appel sur les réels besoins ferroviaires : « Nous demandons d’ores et déjà un moratoire sur la construction de la ligne nouvelle », a insisté Alain Iriart, maire et conseiller général de Saint-Pierre-d’Irube. Il n’a pas obtenu satisfaction hier, pas plus que les opposants lot-et-garonnais venus eux aussi redire que « la ligne actuelle n’est qu’à 40 % de son potentiel d’exploitation et serait trois fois moins chère à rénover ». Eux aussi présenteront leur étude alternative, fin janvier. L’ensemble du projet est aujourd’hui estimé à 12 milliards d’euros.

Observatoire des trafics

Le tracé sera transmis au ministre avec son option tunnel à la sortie d’Agen -- plus coûteuse -, son tracé au sud -- le plus éloigné de Saint-Jean-de-Luz -, l’option la plus à l’ouest pour le passage à Arcangues, et une arrivée à plus basse altitude sur Biriatou, « avec l’accord des maires des trois communes basques », affichait fièrement Patrick Stefanini, qui a reconnu que la concertation en Pays basque était difficile. Lorsque le ministre aura approuvé le tracé, celui-ci fera l’objet d’études d’impact approfondies. « Nous devons être plus précis sur le plan des retombées économiques et de l’impact environnemental pour convaincre les populations », a convenu Hubert Dumesnil, le président de RFF.

20 millions d’euros d’études nouvelles vont être engagés. Les acquisitions foncières seront aussi anticipées. Et le préfet de région recevra les élus basques, début mars, pour débattre des études contradictoires. La décision de faire n’est pas pour demain. Pour 2016 au mieux.

 Sud Ouest 10.01.2012

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